Vidéo.
Peu d'activité bricolage en ce moment, on en a plutôt profité pour voler en montage pendant le mois d'octobre, la belle saison se prolongeant tard cette année. Maintenant on commence à bien rentrer dans l'hiver, on va donc sérieusement penser à notre nouveau capot moteur.
En attendant, voici ma dernière vidéo réalisée à partir d'images de la fin octobre sur le terrain de Faucon, longtemps fermé et qui est à nouveau ouvert sous le status d'altisurface. J'ai des retours contrastés d'amateurs enthousiastes, mais aussi d'instructeurs mécontents (le mien!) pour lesquels je donne le mauvais exemple. C'est vrai que mes approches sont peu académiques au sens strict, mais je ne me place pas en infraction. Le sens du tour de piste à Faucon est "au choix du pilote" et la reconnaissance basse fait partie de l'intégration. Après pour le reste, il y a évidemment un monde entre l'apprentissage qui donne un cadre avec reco haute, reco basse, droit à l'erreur, conditions d'atterrissage, de décollage, longue finale, etc... et l'utilisation pour un pilote entrainé et qui connait le terrain et ses pièges. Dans ce cadre, l'adaptation de tout cet apprentissage peut par exemple se traduire en une reco en descente, permettant d’acquérir les informations nécessaires à l'atterrissage en faisant moins de bruit. Les recos "école" durent plusieurs minutes et font beaucoup de zinzin. Enfin, c'est pas parce qu'on regarde la formule 1 à la télé qu'on va partir en voiture de chez soit sur les chapeaux de roues. L'activité repose quand même sur la responsabilité personnelle et la conscience de ses capacités et de celles de la machine, ce que je démontre dans la première partie de la vidéo, puisque justement je renonce à atterrir à cause de conditions météos mauvaise. Pour le coup, là c'est un bon exemple. Bref, images spectaculaires ne rime pas forcément avec prise de risques.
15 novembre.
Dernier volet d'un dossier commencé il y a déjà bien longtemps (septembre 2014 !), très prometteur à l'époque mais que certains diront qu'il accouche d'une souris. C'est pas faux concernant le SPEEDJOJO, mais je me suis bien amusé les neurones et puis ça pourra servir de base aux constructeurs courageux, il y en a, j'en ai rencontré!
Mais lisez donc...
DOSSIER TECHNIQUE
Mettre ou ne pas mettre
des saumons d'aile au Jojo (Partie 4)?
Résumé des épisodes
précédents.
Il s'est passé un
certain temps avant que je ne reprenne ce dossier, période pendant
laquelle je devais recevoir de l'aide pour du calcul structural. Je
ne blâme personne, le temps manque à tout le monde et il y a
souvent un monde entre les bonnes intentions du départ et la
réalisation, d'autant que le sujet n'est pas facile du tout.
La première
partie de ce dossier nous a convaincu du bien fondé de cette
modification pour améliorer les performances du Jojo en ce qui
concerne, la distance de décollage, le taux de montée (ainsi que le
plafond pratique) et la vitesse d'approche. De plus, ces
améliorations ne se feraient pas au détriment de la vitesse
maximale de croisière qui devrait rester inchangée.
La deuxième
partie nous a permis de réaliser un outil de calcul des contraintes
de voilure du Jojo original (n°1) et du modifié (n°2). Les valeurs
de moments fléchissants et d'efforts tranchants par station sont
calculés automatiquement en fonction du Cz emplanture et du facteur
de charge.
La
troisième partie nous a fait étudier la réglementation en matière
de certification concernant les facteurs de charge maxi dans tout le
domaine de vol.

Le
programme que j'ai conçu (Feuille de calcul JOJO 1 et 2) permet de
déplacer virtuellement le JOJO d'origine dans les différents
recoins du diagramme combiné et d'extraire pour chacun de ces points
l'ensemble des moments fléchissants et efforts tranchants sur toute
l'envergure de l'aile.
Mon idée
était donc de partir de ces valeurs, reconnues comme acceptables
(puisque l'avion a été certifié) et de voir avec mon programme de
calcul si l'on pouvait augmenter l'envergure sans dépasser les
valeurs de moments et d'efforts tranchants précédemment
enregistrés. Pour aider cette convergence je me suis autorisé à
limiter la MMD (masse maxi décollage) à une valeur plus basse que
les 780 kg d'origine et même à modifier à la baisse la vitesse
maxi en turbulence (vitesse de manœuvre Vp).
Cette
approche a donné des résultats, notamment pour respecter le moment
fléchissant maxi en emplanture (c'est généralement là que ça
casse!), mais paradoxalement c'est au niveau des extrémités de
voilure que cette convergence est impossible à atteindre. D'où la
conclusion sage qu'une étude structurale était nécessaire pour
lever le doute.
On en
revient donc au début de ce chapitre.
Comment
éviter des calculs de résistance des matériaux longs et
fastidieux.
Tout
d'abord, une remarque de bon sens. Il y a vraisemblablement de la
marge en résistance structurale en extrémité de voilure. Si ces
extrémités ne devaient reprendre que des efforts aérodynamiques et
étaient optimisées pour cela, nous ne pourrions pas déplacer nos
avions à la main sans qu'un morceau ne nous reste dans les mains. En
effet, en bout de plume les efforts tranchants et moments
fléchissants induits par le vol sont très faibles et peuvent
vraisemblablement être augmentés sans risques, mais on ne sait pas
trop de combien. On constate juste par expérience qu'on peut sans
problèmes appliquer des efforts musculaires conséquents sur les
bouts d'aile sans rupture.
Donc,
plutôt que de se lancer dans des calculs compliqués, on peut très
bien imaginer un test réel de chargement d'extrémité de voilure et
constater que c'est assez solide (ou non!)
Une
solution complémentaire est également possible. Nous pouvons
compenser l'effort aérodynamique de portance des extensions de
voilure par les efforts d'inertie d'une masse placée dans ces
extensions. De cette manière, sous facteur de charge, les efforts
transmis à l'aile par les extrémités ainsi lestées peuvent être
presque nuls, le poids apparent étant compensé par la portance de
ces seuls extrémités. Il faut, bien entendu, que cette masse
complémentaire soit utile, sinon toute cette étude est inutile, on
aura juste alourdi l'avion ! La seule charge utile qui puisse
raisonnablement être utilisée dans le volume des extrémités de
voilure est du carburant, méthode classique pour réduire les
efforts de la voilure. Détaillons un peu cette option.
Du
carburant dans les extensions de voilure.
Le lecteur
attentif me fera remarquer que je ne pourrai pas utiliser ce
carburant additionnel si je veux conserver les marges structurales
que je me suis fixées. L'astuce, c'est de récupérer ce carburant,
à la fin (pour une longue navigation), quand l'avion se sera délesté
d'une grande partie de son carburant placé dans le fuselage. Ainsi,
le transfert du carburant d'ailes (vers un réservoir de fuselage par
exemple) s'effectuera alors que la masse avion sera plus faible
(comme sur l'Airbus 330/340 que je connais), ce qui permettra, tout
en préservant les marges (de moment fléchissant à l'emplanture),
de conserver une MMD inchangée. Pour donner un ordre de grandeur,
mes premières estimations donnent un volume total de carburant dans
les ailes de 18 litres, ce qui accessoirement permettra un volume
total avion de 123 litres. Cette augmentation d'autonomie serait la
bienvenue lors de nos journées montagne et nous dispenserait d'une
escale carburant de précaution pour le vol retour comme c'est
souvent le cas.
Le défi
de la réalisation.
Notons tout
d'abord que ce qui pouvait sembler simple au départ (accrocher des
saumons d'aile) se complique singulièrement. Les extrémités de
voilure ne sont plus de simples bouts de plastique mais des
réservoirs de carburant avec des contraintes de résistance
chimique, d'étanchéité et l'installation d'accessoires comme un
bouchon et un circuit de carburant.
Par
ailleurs, les efforts transmis par les extensions à l'aile doivent
être repris convenablement ce qui imposera un désentoilage partiel
des extrémités actuelles pour avoir accès à la structure interne
de l'aile. Nous pouvons imaginer un système à glissières pour
pouvoir facilement retirer les extensions si besoin.
Ensuite, il
reste à réaliser le circuit carburant additionnel. Dans ce cadre
nous avons plusieurs options. La plus simple est de permettre le
remplissage des saumon par des bouchons d'extrados. Le transfert
s'effectue à la demande, par gravité, dans le réservoir arrière
(sous les passagers arrières) avec des robinets accessibles des
places avant. Il faut de toute manière faire passer des tuyaux dans
les ailes.
Une autre solution plus élaborée, mais plus complexe et
plus lourde, avec une pompe électrique permettrait de gérer la
quantité dans les ailes et de les remplir à partir du réservoir
arrière, simplifiant ainsi la procédure de pleins et supprimant les
bouchons de réservoirs. Ce système permettrait également de faire
circuler et de consommer plus régulièrement le carburant d'aile et
éviter ainsi qu'il ne soit trop vieux si son utilisation n'est pas
nécessaire opérationnellement. Il existe enfin quelques astuces
pour ne pas avoir besoin de jaugeurs.
Exemple de circuit carburant.
Donc pour
remplir les extrémités, on place l'interrupteur sur refuel (j'ai
tout annoté en anglais, c'est plus court, désolé pour les
défenseurs de notre belle langue) et puis on l'oublie ! Je dis
cela justement parce que si on l'oublie, c'est pas grave. Quand les
réservoirs d'extrémités sont pleins, le trop plein revient tout
seul dans le réservoir arrière par la ligne « A », on
peut de cette manière faire en sorte que le carburant de bout d'aile
soit renouvelé en laissant la pompe en marche.
Pas besoin
de jaugeurs, quand le carburant revient sans bulles par la ligne A
(tuyau transparent), c'est que les réservoirs d'ailes sont pleins.
Cette ligne de retour sert aussi de mise à l'air libre puisqu'elle
sera à la même pression que le réservoir arrière qui lui a une
mise à l'air libre.
Pour la
récupération du carburant, on place l'interrupteur sur defuel, en
ayant pris soin de vérifier qu'il y a assez de place dans le
réservoir arrière pour récupérer le volume correspondant aux
ailes.
Les
réservoirs d'aile sont vides quand la ligne « B » ne
contient plus de carburant.
Il faut
donc que les lignes « A » et « B » soient à
un endroit visible du pilote. Sur le schéma la pompe est dessinée
en hauteur, mais en réalité il vaut mieux qu'elle soit située en
dessous des réservoirs de bouts d'ailes. En cas de panne de la pompe
ou de panne électrique totale, on pourra prévoir un by-pass de la
pompe sous la forme d'un tuyau en dérivation munis d'un robinet
d'ouverture accessible au pilote afin d'assurer un retour carburant
par gravité. Notons également que la ligne de remplissage permet
l'équilibrage des deux réservoirs d'ailes une fois la pompe
arrêtée, à condition de ne pas trop voler en crabe !
Tout ceci
fonctionnera bien à condition que la pompe soit étanche quand
arrêtée, d'où un modèle à engrenages. Il faudra néanmoins
vérifier cette parfaite étanchéité sous peine d'écoulement
carburant dans le hangar lors d'une longue période d'immobilisation.
En effet, une fuite à la pompe, même ridicule, fera au fil des
jours déborder le réservoir arrière. Les solutions existent pour
palier cet inconvénient, un robinet de fermeture par exemple, ou
encore mieux, une électrovanne s'ouvrant quand la pompe est
alimentée.
Enfin, pour
le plein à la pompe à essence, si les réservoirs d'ailes sont
vides, placer l'interrupteur sur refuel avec la batterie en marche,
si vos règles le permettent. Je n'y vois aucun inconvénient si
l'avion est à la terre et que la charge batterie est suffisante,
sinon procéder en deux fois. Ça ne devrait normalement pas arriver
puisque ces réservoirs de bout d'aile devraient être normalement
toujours pleins, ils contiennent vos réserves et à ce titre leur
volume est donc rarement consommé.
Bon alors
maintenant on fait quoi ?
D'après
l'oncle Jean Claude (référence familiale), c'est beaucoup de boulot
pour pas énorme de résultats et je ne suis pas loin de penser comme
lui. Je pense qu'il faut envisager cette modification quand on
construit ou que l'on refait son avion, si cette étude peut au moins
servir à d'autres dans ce cas, j'en serais ravis. Qu'ils se fassent
connaître !
Pour ma
part, et pour y avoir bien réfléchi depuis (pfff la flemme!), je
vais me limiter à de simples saumons en plastique de taille bien
plus réduite, de l'ordre de 15 cm de chaque coté, ce qui augmentera
quand même l'envergure de 30 cm et donc un peu l'allongement qui
passera de 5,6 à 6,0.
Pas de raccord structural, une simple rangée de vis affleurantes pour reprendre les maigres efforts.
Pas de raccord structural, une simple rangée de vis affleurantes pour reprendre les maigres efforts.
Ça devrait
quand même nous donner un petit quelque chose en plus, toujours
cette politique des petits pas sur un avion qui à l'origine est déjà
bien pensé et pour lequel il est dur de faire mieux.
Sacré
Delemontez !
Merci
d'avoir suivi cette étude.
FP
25 novembre.
Capots moteur.
Séance de brainstorming hier après-midi devant le Jojo. On a passé un peu de temps avec le père pour définir plus finement l'objectif et les moyens à mettre en œuvre pour concevoir les nouveaux capots moteur, outillage spécifique, matériaux nécessaires et plan d'action. C'était aussi une façon de se remotiver au moment où la saison se termine.
Au global, la solution retenue est de concevoir un moule mâle en deux parties, une partie supérieure et une inférieure, rien de révolutionnaire donc. La particularité par rapport aux choix d'autres équipes, c'est que les moules seront fabriqués non pas sur l'avion, mais à coté, d'où la nécessité de créer quelques outils de mesure spécifiques comme un pied à coulisse géant pour reporter les mesures. L'usage d'un laser de chantier est également en réflexion.
Pourquoi ce choix?

Ils restes des détails à affiner mais voila le projet.
Bonjour Fred,
RépondreSupprimerToujours fort intéressant de visiter Speed Jojo !
Pour la réalisation de tes capots, tu seras peut-être intéressé par
http://contrails.free.fr/diap/phpslideshow.php?directory=diapo_capot_if
Pour info, bien que construisant sur l'avion, pas de problème de finition, garde au moteur, état de surface etc.
Amicalement, Gilles
Bonjour Gilles,
SupprimerMerci pour ton commentaire. J'ai déjà étudié avec beaucoup d'attention votre réalisation et je dois dire que c'est assez impressionnant comme résultat. Tu noteras que notre choix s'inspire quand même de votre expérience (merci à vous) avec des cadres en bois et une ossature en deux demies parties. Je vois une différence de contraintes de fabrication dans la mesure où, avec le Rotax, vous aviez plus de place pour coller vos blocs de mousse. Notre capot passera très prés des caches culbuteurs et l'épaisseur de mousse serait trop faible pour envisager un travail propre. Difficile néanmoins appréhender tous les petits problèmes qu'on ne manquera pas de rencontrer. On fera le bilan à la fin.
Petites questions auxquelles ton diaporama ne répond pas;
-Pour la strate, combien de couches de verre et quel grammage?
-Comment avez vous fait les raccords entre les couches de tissu du dessus et celles du dessous?
-Pourquoi ne pas avoir réalisé le capot en carbone?
-Quel type de résine avez vous utilisé?
-Quelle est la masse finale du capot?
Amicalement
Fred
bonsoir j ai essayé de telecharger les fichiers excel de calcul impossible le lien es cassé est il possible de les remettre
RépondreSupprimerBonsoir. Je m'occupe de ça dès que possible (demain je pense).
SupprimerMerci de l'intérêt porté.
Cdlt
Voila, c'est fait. Je pense qu'il s'agissait du lien dans l'article de décembre 2014 qui maintenant refonctionne. Le problème vient de dropbox qui a changé sa politique et ne permet plus de liens publics. Je suis donc passé à google drive et c'est compliqué de retrouver et modifier tous les liens que j'ai pu mettre il y a parfois des années. Pour info, dans l'onglet "documentation" du blog, tous les liens sont à jour et vous pourrez retrouver toutes nos parutions.
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