Novembre 2023 - Carènes de roues 5.

4 novembre.

Carénages.

 Le deuxième moule, celui de la roue gauche est maintenant "durci", deux couches de verre 200 gr. D'abord la partie droite ...








 puis la gauche, en prenant soin de faire un petit recouvrement d'environ 3 cm.

 

 

 

 

 

 

 Ensuite on attaque le ponçage qui biseautera la partie du verre en recouvrement.

 Suis très content du résultat, sans bulles. J'avais eu des difficultés avec le premier moule car je n'avais pas saturé la mousse suffisamment en résine avant la pose du tissu. La mousse pompant la résine avait asséché le tissu et des bulles étaient apparues.

 Je vais prochainement, quand il arrêtera de pleuvoir, enduire le moule avec de la résine, dans laquelle j'inclus de la charge phénolique (chocolat) et un peu de floc. C'est mon enduit garnissant pour le premier stade de la finition qui rattrape les plus grosses irrégularités. La texture doit être celle d'un vernis épais pour pouvoir l'étendre au pinceau. J'ajoute un peu de floc pour que le mélange soit plus homogène, sinon la charge phénolique à tendance à sédimenter dans la résine, comme une vinaigrette après repos. Après il y aura re-ponçage, puis je vais couper le moule en deux demi-moules comme je l'avais fait pour la roue droite.

 

5 novembre.

Suite.

 Je travaille en parallèle pour finir la carène de droite qui a reçu l'enduit garnissant. J'ai débuté la découpe de la trappe de visite de la valve du pneu en laissant trois points d'accroche. Diamètre 100.

 

 

 

 

 

 

 Puis j'ai posé le scotch sur la face interne de la trappe en le passant dans les fentes de découpe.




 

 

 

 J'ai ensuite stratifié deux disques de tissu, un de 120 et un de 140 de diamètre en intérieur, plus l'éternelle couche de tissu d'arrachage. 

 Demain je poserai la visserie, opération qui doit être faite avant le démoulage pour la meilleure précision. Une fois que cela sera fait, je n'aurai plus qu'à faire sauter les points d'attache à la Dremel, démouler la trappe, puis découper ma strate en forme de disque pour avoir ma lèvre d'appuis de la trappe.



8 novembre.

Suite.

 Ce qui fut fait !
 La découpe n'est pas tout à fait un disque, je suis obligé de laisser la lèvre un peu plus large sur la position des écrous à oreilles. Après ébavurage, j'ai coulé une résine avec du micro-ballon sur la lèvre, posé par dessus du film alimentaire puis j'ai repositionné la trappe dans sa place. De cette façon l'ajustement est parfait, la résine remplit le volume pris par le trait de coupe.





 Moins rigolo, le ponçage, c'est même assez chiant. On aperçoit sur cette image un disque blanc autour de la trappe. C'est la résine avec micro-ballon qui a dégueulé après la manipe décrite. Demain je termine le ponçage, celui du moule de la roue gauche est fini. Et si j'ai le temps, je pulvériserai l'enduit garnissant de carrossier sur les deux.





9 novembre.
 Le ponçage est terminé, mais je ne suis pas allé plus loin à cause de la pluie et de l’hygrométrie incompatible avec la pulvérisation d’enduits. Masse avant peinture, 1200 g tout rond.
  

10 novembre.
 Journée ensoleillée ce jour, j'ai pu pulvériser l'enduit de carrossier que je passerai bientôt au papier de verre fin avant la peinture.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 Deux autres gros poissons au séchage, la partie arrière du carénage de la roue droite et le moule de la roue gauche que je vais bientôt découper en deux dans le sens de la longueur.







11 novembre.

 Découpe du moule en deux, avec la Dremel et son disque diamanté et une lame de scie à métaux. J'enfonce pas trop le disque dans les virages pour ne pas élargir le trait de coupe, puis je finis à la lame de scie.

 J'irai bientôt chez le père qui a le fil chaud pour séparer les deux demi-moules.

 Le carénage de la roue droite et son pantalon méritent encore un coup de ponçage fin en pleine lumière avant peinture. Peut-être lundi si le vent tombe.




 

14 novembre.

 La peinture du carénage de droite est finie, je vous ferai des photos bientôt quand je pourrai assembler. Je temporise un peu pour que la peinture soit bien dure avant de tout visser. Je ferai alors la pesée finale.

 Aujourd'hui je suis allé en visite chez le père pour découper le moule en deux. Le cadre utilisé permet de tendre une corde à piano dans laquelle on fait passer 3 ampères. Un bonhomme de chaque côté pour contrôler l'avancée du fil dans la fente qui accroche un peu de temps en temps.

 Au passage, imaginez votre serviteur en train de tenir le cadre et de faire la photo en même temps, quelle abnégation pour vous rapporter ces moments forts !

 

 

 

 

 Après, ça s'ouvre en deux comme une moule. Ce n'est évidemment pas totalement lisse et on s'en fout. Prochaine étape, un coup de papier de verre pour régulariser la mousse et stratifier une couche de verre pour durcir un peu la face interne. Ensuite, comme pour les précédents moules, je planterai une planche perpendiculaire pour pouvoir tenir le bazar quand je sortirai les pièces.

 la visserie inox parfaitement adaptée, têtes/longueurs, est commandée.



16 novembre.

 Petit rapport ce soir sur l'avancement de nos affaires.

 Hier j'ai mis une couche de verre sur l'intérieur d'un demi-moule, j'ai fait l'autre ce soir.

 Demain j'intègrerai les planchettes. Difficile d'aller plus vite, contraint que je suis par les temps de durcissement de la résine. Heureusement la météo est plutôt favorable pour un mois de novembre et je compte bien pouvoir sortir les pièces rapidement avant le froid de l'hiver.

  Le carénage droit est fini, je suis très satisfait. Masse du bébé, 1,3 kg exactement. L'apprêt et la peinture pèse donc 100 g malgré un ponçage de l'apprêt dont on enlève au moins la moitié. Idéalement quand on ponce l'apprêt, il faut faire apparaitre la surface sous-jacente ici et là sans insister pour alléger au maximum de l'apprêt inutile. Une seule couche de peinture polyuréthane, très couvrante, en pleine lumière pour contrôler après les passes qu'on ne perçoit plus la couleur de la surface sous-jacente, mais sans plus.

 Rappelez-vous que Delemontez disait que les selliers et les peintres sont les ennemis de l'aviation.




17 novembre.

Intégration des planchettes de moules.

 Découpe du verre à la Dremel, de la mousse au cutter, puis on fait sortir la mousse au ciseau à bois. Il faut que le trou soit assez ajusté à la planchette pour limiter la quantité de résine nécessaire. Ensuite j'ai découpé deux bandes de tissu de la largeur de la planchette, puis j'ai coulé de la résine floquée dans les trous avant d'enfoncer les planchettes au fond. J'avais placé le verre à cheval sur l'extrémité de la planchette. Il faut que ça dégueule et ensuite plaquer le verre qui dépasse à plat sur la face du moule.

 Next step, ponçage et peinture pour l'état de surface.

 Je ferai demain samedi un petit tour au hangar, papa doit changer le servomoteur du compensateur de direction qui est dernièrement tombé en panne. J'en profiterai pour peser de façon précise les anciennes carènes de roues avec ma nouvelle balance pour affiner la comparaison avec les nouvelles.


19 novembre.

Bilan du gain de masse.

 Retour du hangar avec des chiffres.

 J'ai pesé avec précision les différents éléments du carénage droit d'origine. Les deux parties en composite (verre) pèsent 2542 g, l'interface acier qui disparait dans le nouveau carénage pèse 186 g. Le pantalon de la jambe pèse 462 g.

Total, 3190 g

Rappel des masses du nouveau: carénage de roue, 1300 g, pantalon, 200 g

Total, 1500 g

Différence, 1690 g

 Je n'ai pas encore les chiffres pour la roue gauche, avec des valeurs possiblement différentes, mais de peu d'écart j'en suis sûr. On peut donc raisonnablement conclure que le gain total sera proche de 3.4 kg pour les deux roues.

 Le détail de la pesée au gramme près n'a pas beaucoup de sens pour les candidats à l'aventure, c'est plus personnel pour mon archivage. Mais ce qu'il faut retenir, c'est qu'en partant de carénages anciens réalisés en fibre de verre de façon industrielle, on peut raisonnablement anticiper une division par deux de la masse de ces carénages en utilisant des matériaux modernes et aussi grâce au soin apporté à une réalisation artisanale par rapport à une production industrielle moins optimisée.

 

Trim de direction.

 Car notre appareil en est richement doté, mais est récemment tombé en panne hélas. Et une panne suffisamment sévère pour justifier le changement du servomoteur. J'en profite pour en donner quelques détails sur son principe. Le servomoteur provient du monde du modélisme, avec évidemment une adaptation à cet usage détourné et une protection contre la pluie (le petit capot en aluminium). Il n'est pas télécommandé par un récepteur, mais par un boitier électronique au tableau de bord piloté par un bouton rotatif et relié avec un câblage électrique direct. Le boitier convertit l'ordre de commande dans le langage que comprend le servomoteur. Il faut évidemment être un peu calé en électronique pour le concevoir comme le père pour faire ça, mais il parait que ce n'est pas très compliqué. Certains vont rester sur leur faim après un descriptif aussi pauvre, aussi, si une demande de notre lectorat prenait forme, je peux demander au père un dossier plus complet.


20 novembre.

 Les nouveaux moules sont peints aujourd'hui et j’attends 48h de séchage avant d'attaquer la strate des pièces finales. C'est la dernière ligne droite avant de présenter au monde la nouvelle ligne du SPEEDJOJO (il va falloir modifier notre logo ah ah), avec l'espoir de gratter un peu de vitesse ou de consommation en croisière.

 Papa m'a promis un petit topo pour adapter un servomoteur de radiocommande à la fonction trim de direction. Ça ne sera pas conforme à notre installation où cet équipement n'est qu'une partie d'un système plus complexe qui a aussi la fonction amortisseur de lacet (utile quand le pilote auto fonctionne), mais une solution très facile à base de produits finis, disponibles dans le commerce.


27 novembre.

  J'ai eu le temps de stratifier la première pièce du carénage gauche avant de partir à New York, avec mon A350 personnel, pour le black Friday.

 Je n'ai rien acheté :)

 je suis allé visiter l'Intrépide, un porte-avion transformé en musée de l'air sur les quais de l'Hudson.

 Grumman Panther, qui me rappelle mes lectures de Buck Danny. C'est tout petit, à peine plus gros qu'un Jojo.

 De bien belles machines en expo, et même la navette spatiale Enterprise, qui n'a jamais vu l'espace et a uniquement fait les essais de plané en sautant d'un 747.

 

 

 

 

 

 Douglas SkyHawk, je me délecte des détails aérodynamiques qui ne sont visibles que de près. On peut même toucher discrètement sans que la belle se rebelle :)









 Et puis quelques machines de la guerre du pacifique qui me passionnait étant ado. J'ai toujours à la maison un Docavia sur la bataille de Midway, qui raconte minute par minute cette bataille épique.

 Ici un Avenger soute à torpille ouverte, prêt à en faire baver aux Japs.







 Mais revenons au sujet principal de ce blog.

 Démoulage facile à mon retour de la pièce, présentée ici détourée et repositionnée sur son moule. 342 grammes, 30 de moins que la symétrique côté droit, pour une raison que j'ignore. Peut-être ma maitrise plus complète du procédé manuel d’imprégnation. J'avoue que j'aime à le croire. La pièce est encore une fois parfaite, je l'affirme sans modestie.




 

 J'ai dans la foulée préparé l'autre demi-moule, mais il était un peu tard ce soir pour me lancer dans la strate qui prend bien 2 heures.

 Autre petit souci, il fait bien froid en ce moment, 10° maxi en milieu de journée et comme je stratifie dehors, ça complique un peu. Je suis obligé de chauffer la résine au pistolet à air chaud pour fluidifier la résine. Pour le durcissement, pas de problème, la SR1700 + SD2805 (durcisseur rapide) durcit à température assez basse, et après 24 h dehors pour que les solvants s'évaporent, je rentre la pièce dans mon habitation pour finir la polymérisation.





29 novembre.

 Petite photo de l’imprégnation de la deuxième pièce hier. On voit la résine qui commence à être pompée par le tissu, la première couche étant le tissu  d'arrachage. C'est le moment où l'on peut déplacer le tissu et lui faire prendre les formes tourmentées. Je me suis mieux débrouillé que pour le premier carénage, puisque je n'ai pas fait de coupes d'aisance sur les pièces du deuxième. Cela est sans doute l'explication de la pièce un peu plus légère, car il n'y a plus de zones en surépaisseur. 

 Dans la pratique, je pose le tissu bien droit sur la longueur. Puis je le travaille à partir du milieu vers les extrémités. Une fois que la partie centrale est bien plaquée, je soulève d'une main le tissu à une extrémité et avec la paume de l'autre main gantée, je lisse le tissu en le reposant progressivement de l'autre main. Il y a évidemment un petit tour de main à acquérir, mais j'ai pu faire prendre au tissu des formes que je ne croyais pas possibles. Ce tissu de carbone/Kevlar se pose particulièrement facilement, plus facilement que le verre de même grammage je trouve. Quand ça plisse, re-soulever le tissu et retravailler en lissant à la main.


 Après deux heures de boulot et la dernière couche de tissu d'arrachage, c'est presque fini.

 J'ai envoyé un peu d'air chaud sur toute la pièce (fluidifie la résine) avant de passer un dernier coup de raclette (type carte bleue), en appuyant très modérément (pour ne pas déplacer le tissu) et avec un mouvement lent laissant le temps à la résine de circuler dans le tissu. Ça permet de purger la résine excédentaire. Procéder bien sûr du centre vers les bords.

 

 

 

 Ce soir j'ai démoulé, puis détouré. Poids total des deux pièces 760 g , comparés aux 800 g du premier carénage au même stade.

 Maintenant il va falloir assembler, ce qui n'est pas une mince affaire, mais j'ai encore en mémoire nos errements du précédent carénage. On va donc gagner du temps.

 La suite dans quelques jours, il faut que j'aille gagner ma croute.



11 commentaires:

  1. Travail magnifique. Quand on mercure le temps passé, la finition impressionne

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  2. P…. de correcteur orthographique !😊
    Merci Bruno, car je sens bien que c’est gentil

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    1. Oups, désolé. A minuit le coup est parti un peu vite... J'ai une toute petite excuse !

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  3. "Rappelez-vous que Delemontez disait que les selliers et les peintres sont les ennemis de l'aviation." Excellent ! Faut que tu viennes faire un tour de bébé cet été Fred

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  4. Bonjour la famille d'orfèvres !
    Vous demander comment le servo de RC est cablé - piloté en PWM ?
    Un petit schéma car s'il existe des modules standards il faut les transformer pour le 12/14V dispo sur le harnais. Merci !

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    1. La réponse bientôt quand le père m’aura fait un petit topo 😊

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  5. Bonjour.
    Petit retour sur "la méthode SpeedJojo". Eh bien si on suit étape par étape, la bonne nouvelle c'est que çà marche. J'ai été obligé de modifier mon capot moteur, et pour çà il fallait que j'utilise du microballon. J'avais approvisionné le "treecell" et du "microballon phénolique" (1/4 3/4 pour ceux qui se posent la question). Le mélange est bien de couleur chocolat ! La recette SpeedJojo est deux fois plus facile à poncer que le microballon de verre.
    Qu'on se le dise... Merci Fred.

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  6. Bonjour,
    Bravo pour les travaux de recherches sur l'amélioration de nos Jojos, et surtout la documentation et les retours de ceux-ci. Je me posais la question, en étant pas expert en composite mais connaissant un peu le domaine, afin d'éviter des différences de poids entre les deux carénages, entre autre, pourquoi n'utilisez-vous pas des tissus Prepreg, ou préimprégnés? J'imagine qu'ils serait beaucoup plus simples à mettre en oeuvre mais que ce serait éventuellement le prix le frein. Merci bien et bonne saison d'hiver à vous!

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    1. La différence de poids est de peu d’importance, l’avion ni le pilote ne peuvent s’en rendre compte, donc ce n’est pas une raison suffisante pour sauter le pas. Je n’ai pas l’expérience du prepreg, mais j’imagine qu’il faut un frigo de grandes dimensions et un circuit de distribution dédié pour conserver le tout à basse température. Tout cela pour dire que dans le cadre du bricoleur que je suis, je ne suis pas convaincu de la plu value. Merci pour le commentaire.

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