Octobre 23 - Carènes de roues 4.

 7 octobre.

Carénage.

 Petite matinée au hangar ce samedi pour mettre en œuvre une technique du père pour pointer précisément les lieux de perçage pour les futurs boulons de maintien du carénage.

 D'abord monter la roue droite sur chandelle afin de pouvoir enlever la roue et avoir plus de place à l'intérieur pour nos manipes.





 Puis nous avons installé des pointeurs, sous la forme de vis usinées spécialement. Sur cette image, on voit la pièce qui se place sur la fusée, un tube tenu en place par une goupille bloquant la roue. Sur ce tube est soudée la platine triangulaire dont le rôle est de tenir le coté droit du carénage. Cette pièce est du Jodel d'origine.

 Les boulons  finaux prendront la place des pointeurs bien évidemment.

 

 

 

 De l'autre coté, c'est différent. Un écrou soudé reçoit le boulon unique coté gauche.

 

 

 

 

 

 

 

 L'idée est ensuite de mettre le carénage en place et de venir chercher le contact du carénage avec les différents pointeurs, en les vissant pour ajuster leurs longueurs. On a ensuite donné un coup de marteau (modéré) de l'extérieur pour marquer les emplacements de contact.

 

 

 

 

 

 

  Ensuite nous avons mesuré les longueurs des différents pointeurs pour que je conçoive les interfaces. On remarque un joli tir groupé un peu chanceux des longueurs de pointeurs.


 


 

 

 

 


13 octobre.

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 Nous nous sommes pas mal gratté la tête pour imaginer la forme de l'interface. Je poussais au début l'idée d'une cale en bois enrobé de composite, papa penchait plutôt pour des tripodes métalliques ou des colonnettes en acier. C'est d'ailleurs rigolo comme nous avons des réflexes opposés quand au choix de matière. Loin d'être un hasard, on propose toujours la techno que l'on maitrise le mieux. Et comme c'est moi qui fait, ça sera des colonnettes en carbone ! Ça devrait aussi être la solution la plus légère.


 Il me restait du tube carbone 10x14 que j'avais utilisé pour remplacer les billettes d'origine en acier des volets et ainsi gagner du poids. Les boulons de maintien du carénage sont de diamètre 8. Mais j'ai aussi du tube carbone 8x10 qui s'enfile parfaitement dans le 10x14. L'idée est de passer les boulons dans ce double-tube ajusté le temps de coller le tube externe, mais ensuite de retirer le tube intérieur pour obtenir un jeu raisonnable et que ce ne soit pas une galère pour visser les carénages. J'envisage néanmoins de coller une courte longueur de 8x10 coté tête de boulon pour la centrer. La queue du boulon conservera ainsi un peu de débattement latéral pour trouver plus facilement l'orifice de l'écrou.

 La photo est d'aujourd'hui. On voit le collage des colonnettes avec un composite constitué de fibres coupées. Je renforcerai après, mais il fallait d'abord coller avec précision et avec la bonne orientation. Si la coupe des tubes est bien perpendiculaire coté écrou (facile), il n'en est pas de même coté carénage. Ça m'a pris un peu de temps pour réaliser les bonnes pentes à la cale à poncer avec beaucoup de démontages/remontage/contrôle.

 La photo montre aussi une couche supplémentaire de tissu en forme d'hippodrome reliant les deux points d'ancrage pour transmettre les efforts potentiels au reste de la peau. Il y a aussi une "pastille" ronde supplémentaire de tissu centrée sur chaque trou. Il y a donc 4 couches de 200 g au total au niveau de chaque trou (épaisseur totale 0.8 mm).

 Demain ça sera sec et nous irons au hangar avec le père pour monter le tout sur avion et ajuster les dimensions de la dernière colonnette coté opposé.


14 octobre.

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 C'est fait, les 3 colonnettes sont maintenant en place et nous avons fait le choix de l'emplacement de la petite trappe de visite permettant de contrôler la pression des pneus sans démontage du carénage.
 Sans plus tarder je vais faire les renforts internes des colonnettes qui prendront la forme de congés réalisés en stratifié de fibres carbone et kevlar libres coupées. En extérieur, je vais ajouter de la matière sous les têtes de vis car la surface des endroits où elles sont en contact est courbe. Ça n'a l'air de rien, mais c'est quand même du temps et du boulot. Puis  nous nous occuperons du pantalon. Je réfléchis déjà à comment faire pour que ce dernier ne frotte pas dans le carénage, ce qui à la longue use la peinture et est disgracieux avion en l'air, amortisseurs détendus. Je vais peut-être essayer un feutre collé dans l'orifice supérieur du carénage. 


17 octobre.

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 J'ai fait les renforts des colonnettes, c'est très léger, j'en suis à 1070 g de masse totale intermédiaire.
 Même matière que pour la peau, j'ai découpé une bande dans une plaque de composite que j'avais stratifiée plus tôt pour relier les 2 colonnettes, puis j'ai chargé tout autour avec mon mélange de fibres coupées menu.



 De l'autre coté, j'ai fait la même chose en collant d'abord 2 triangles à 90°.

 

 

 

 

 

 

 Coté externe, j'ai posé une bonne couche de chocolat (charge phénolique) renforcé au flock (fibres de coton). J'ai ensuite usiné le siège des futures vis de maintien avec l'une d'entre elles, mais préparée avec du papier de verre collé sur sa partie plane.

 

 

 

 

 

 

 

 Voici ce que ça donne de l'autre coté. Puis ce soir j'ai collé des rondelles acier dans l'emplacement des usinages pour protéger la fibre des futurs démontages.

 

 
 En parallèle j'avance le moule de la roue gauche, pas tout à fait sans problèmes, puisque je dois ajouter de la matière là où j'en ai trop enlevé ! C'est pas la cata, mais c'est un contre temps dont je me serais bien passé, d'autant que la météo devient moins propice. On sent, après un bel été indien, que depuis 2 jours on change de saison...


24 octobre.

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 Traditionnellement, nous étions au hangar samedi matin pour découper et percer le pantalon, carénage vertical de la jambe de train qui doit coulisser sans frottements dans le carénage de la roue.
 Sur cette image on voit une des deux pièces boulonnées en arrière de la jambe qui sert à maintenir en place le pantalon (système Jodel). Nous avons utilisé à nouveau la technique des pointeurs pour marquer les lieux de percement. Il nous a fallut environ une heure pour ajuster, avec toutes les précautions d'usage, et installer le pantalon.

 Voici des images du montage complet, et on obtient un "gap" raisonnable entre pantalon et carénage de roue. J'ai néanmoins commandé du feutre autocollant pour ajuster ce gap et limiter les fuites d'air entre les deux carénages.

 Il a fallut reprendre un peu, en les tordant, l'orientation des supports (de la première image).

 Le support du bas est positionné à l'intérieur du carénage de roue, ce qui veut dire que les têtes de vis qui dépassent en extérieur du pantalon ont potentiellement une interférence possible avec le carénage de roue. Je vais donc ajouter un peu de matière à l'intérieur du pantalon autour des trous pour utiliser des têtes fraisées.

 

 

 

  Voilà, maintenant je vais commencer le travail rébarbatif de finitions et de peinture et avancer plus avant le moule de la roue gauche qui reste à faire, s'il s'arrête de pleuvoir !

 

 







 Petit tour dimanche à Valberg avec le fiston Julien qui voulait voler. La machine ronronne et Julien n'a pas perdu la main depuis son exil en Suisse. Il va d'ailleurs faire sa formation montagne officielle à Bex sur Piper Cub L4.






27 octobre.

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 J'ai fini le moule en mousse du carénage de la roue gauche. Comme je vous l'ai dit, il a fallut que je rajoute de la matière là où j'en avais trop enlevé, ce qui explique les grosses taches de chocolat pour rattraper les conneries. Les différences de densité ne posent pas de problèmes au ponçage dans la mesure ou l'on utilise une cale bien rigide. Moi je colle du papier de verre à la colle contact sur des planchettes et des tubes pour les arrondis en creux.

 Comme vous le constatez, c'est bien ajusté dans le gabarit. Un peu tard ce soir pour débuter la strate que je reporte à demain matin.

7 commentaires:

  1. Bonjour Fred.
    C'est toujours difficile d'aller au bout de ses idées, surtout dans la réalisation. on (enfin moi...) est toujours tentés de ce dire que du moment que çà marche.... mais l'aéronautique supporte mal l'approximation. Il faut à la fois un peu de perfectionnisme et de la ténacité, et c'est dans la tête que çà se passe. Le fait de faire çà à plusieurs (et en famille) donne certainement un contexte favorable.

    Incidemment, tu délivres une information que je n'ai pas vue documentée dans le blog : tu as remplacé les tringles de volets par du carbone. J'avais envie depuis longtemps de le faire. Je me suis posé plusieurs questions à ce sujet: est ce que les chappes ont été aussi faites en carbone, ou bien ont-elles été conservées en métal ? si oui, comment le réglage reste possible (pas non standard de la chappe dans le tube) ? quelle liaison entre le métal et le carbone (ou carbone/carbone) entre la chappe et le tube (j'avais pensé à de l'araldite avec un "clou" en travers pour sécuriser). Quel gain de poids ? Comment a été géré la sécurité (et les tests en vol) ? Est ce qu'il y a eu des remarques particulières lors du renouvellement du CNRA ? Est ce que çà a changé la check de maintenance ?
    d'avance merci pour tout ce que tu pourras publier sur ce sujet.
    Bruno

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    1. Salut Bruno. Tu trouveras des infos en février et mars 2011 de ce blog. Il est vrai que je n’ai pas fourni à l’époque un max d’informations. Mais tu as le type de tube en diamètre 14x10 (voir en mars le choix final de tube épaisseur 2 mm). Le tout reste réglable en longueur car j’ai conservé la partie du tube acier qui le permet, j’ai juste manchonné le tube carbone à l’intérieur du tube acier dont je remplace 70 cm de longueur. C’est collé à l’Araldite plus un clou en travers comme tu l’anticipes :). Le risque flambage à été évalué au pif comme très éloigné une fois les barres en main (les nôtres travaillent en compression). Pas d’entretien particulier (rien n’a bougé) et ca fonctionne sans problèmes depuis cette époque. Aucune mention au CNRA. Gain de masse total 400 g.

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  2. ahah, j'ai eu le même problème de matière trop enlevée. je ne suis pas encore sûr de comment je vais m'y prendre. Peut être coller les bandes internes de renfort et insérer dans le vide une bande complémentaire adaptée au manque en largeur.
    En fait les deux coques sont difficiles à ajuster. pour l'autre coté, je vais essayer de les coller avec un recouvrement, et de découper la jonction avec un seul trait de scie. le marquage au feutre n'est pas assez precis parce que les coques étant souples, ca bouge trop.
    Plein d'astuces de détail pour les finitions: merci.

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  3. Bonjour Fred. J'avais l'idée de rajouter un petit karman en haut du pantalon. C'est trop extrémiste comme idée ?

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    1. J’avais cette ambition également, puis je l’ai abandonnée compte tenu de certaines difficultés techniques et du peu d’amélioration de la traînée attendue. Le pantalon doit pouvoir s’ouvrir de façon assez importante pour être enfilé autour de la jambe de train, et un karman ne va pas aider. Mais je ne t’en décourage pas. Je considère que le gain attendu est faible compte tenu de la perpendicularité du train avec l’aile et de l’absence de portance du pantalon qui génère une interaction faible entre aile et pantalon. Il en va tout autrement pour un hauban de voilure pour lequel un carénage de jonction est absolument nécessaire.
      Très bonne journée Bruno

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  4. Bonjour Fred. Je ne voudrais pas avoir l'air de monopoliser les ondes, mais j'ai encore une question (désolé pour les autres si çà les lasse, c'était déja comme çà à l'école :( ) : Est ce qu'il y a un intérêt particulier pour le microballon phénolique par rapport au microballon de verre par exemple ? Est ce que tu as pu essayer la différence ? J'utilise du microballon de verre qui pour l'instant convient très bien pour ce que j'en fais, mais je ne l'ai pas encore utilisé comme revêtement de stratifié comme toi. Je l'ai utilisé entre autres pour corriger des défauts avant de maroufler, et le résultat est plutôt très bien.

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    1. Salut Bruno. Tu ne monopolises rien, j’ai une petite audience pour notre sujet un peu confidentiel. Tu n’hésites pas et c’est tant mieux, peut-être que cela va délier la plume des silencieux 😊. Moi aussi j’avais tendance à l’ouvrir à l’école.
      Concernant les charges, je commence à avoir une petite expérience. Le microballon de verre est très bien pour thixotroper (l’affreux néologisme) la résine, c’est à dire lui donner la propriété d’un gel et permettre la réalisation de congés, boucher des trous etc… mais le résultat est très dur, donc difficile à poncer. C’est également assez dense, donc peut-être inutilement lourd quand on n’attend pas de propriétés mécaniques particulières. C’est là que j’ai découvert les micro billes phénoliques qui n’ont pas ces inconvénients. Ce n’est cependant pas parfait et demande un peu d’habitude car le mélange est très collant et a tendance à coller aux outils. J’ai toujours un petit récipient d’alcool à côté dans lequel je trempe les outils, ou le doigt, quand je veux lisser. Quand le volume ajouté est important, je finis de former la forme souhaitée par pressions au doigt ou avec un outil quand la résine a commencé à prendre, limitant ainsi le travail de ponçage ultérieur. L’utilisation en enduit est plus délicat car le produit a du mal à rester homogène, les microbilles phénoliques ont une tendance à s’agréger entre elles, difficile ainsi d’avoir un enduit d’épaisseur constante. J’ai constaté qu’en ajoutant du floc que ça solutionnait le problème en partie.
      Enfin le floc, très bien pour les collages solides avec un mélange fibreux très résistant.
      Je suis preneur d’astuces pour ces utilisations de la résine en mastic et enduits, alors lecteurs, à vos plumes !

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