Pour bien commencer le mois, je vous propose une petite vidéo tournée par Nicolas et moi à "Notre Dame de La Salette" en Isère. Pour info, il s'agissait de notre premier atterrissage à cet endroit, en août 2013. Concentration maximum, car c'est du lourd ! Également, PTU du SPEEDJOJO à Cipières.
Et, en exclusivité, la suite du dossier sur les extensions de voilure:
DOSSIER TECHNIQUE
Mettre ou ne pas mettre
des saumons d'aile au Jojo (Partie 3)?
La première
partie de ce dossier nous a convaincu du bien fondé de cette
modification pour améliorer les performances du Jojo en ce qui
concerne, la distance de décollage, le taux de montée (ainsi que le
plafond pratique) et la vitesse d'approche. De plus, ces
améliorations ne se feraient pas au détriment de la vitesse
maximale de croisière qui devrait rester inchangée.
La deuxième
partie nous a permis de réaliser un outil de calcul des contraintes
de voilure du Jojo original et du modifié. Les valeurs de moments
fléchissants et d'efforts tranchants par station sont calculés
automatiquement en fonction du Cz emplanture et du facteur de charge.
Objectif de cette
partie :
Nous
décrirons les normes de certification s'appliquant à notre étude,
avec une approche pédagogique du diagramme de manœuvre et du
diagramme en rafales que nous détaillerons en en faisant ressortir
la philosophie.
Dans la
prochaine partie (4), nous placerons ensuite fictivement le Jojo aux
quatre coins (en fait 6!) du domaine de vol afin d'identifier les
conditions « déterminantes » pour la structure.
Nous
effectuerons ensuite une comparaison avec le Jojo muni des extensions
et constaterons les limites de l'exercice. Nous en tirerons certaines
conclusions, et notamment la nécessité d'effectuer une étude
structurale complémentaire à partir des plans de construction en
notre possession.
Normes
s'appliquant au Jojo :
Les normes
depuis le 1er février 1965 pour les avions légers sont décrite
dans la FAR 23 (US) ou la JAR 23 (EUR) qui sont identiques. Avant
cette date, les normes s'appliquant aux avions de la catégorie
normale, utilitaire ou acrobatique étaient décrites dans la partie
3 de la Civil Air Regulations (CAR). Beaucoup d'avions connus sont
certifiés CAR Part 3 bien que continuant à être construits après
1965. Par exemple, le Cessna 150 et le Piper Cherokee sont certifiés
CAR Part 3.
C'est
également le cas pour les Jodel DR100 dont les plans de construction
vus par l'administration sont datés de 1960. La CAR Part 3 trouve
son équivalent en France qui est la norme AIR 2052, mais que je n'ai
pas réussi à me procurer. On fera donc avec la doc US et ses unités
anglo-saxonnes.
Nous nous intéresserons
aux chapitres Flight loads 3.181 à 3.188 (charges de vol)
ainsi qu'aux chapitres Air Speed 3.738 à 3.743.
Télécharger la CAR Part
3 : ici ou disponible dans l'onglet documentation du blog
SPEEDJOJO.
Diagramme combiné :
Le concepteur d'un
aéronef doit satisfaire à certaines normes caractérisant la
solidité de son avion, qui doit en particulier rester pilotable et
en un seul morceau à l'intérieur du domaine de vol. Ce domaine de
vol est défini par deux diagrammes dont l'abscisse représente
l'équivalent de vitesse (pour faire simple, la vitesse indiquée aux
erreurs instrumentales près) et dont l'axe des ordonnées est gradué
en facteur de charge. On distingue deux diagrammes, le premier est le
diagramme de manœuvre qui caractérise les facteurs de charge maxi
admissibles en évolution en fonction de la vitesse, en air calme. Le
deuxième diagramme déterminera les facteurs de charge induits par
des rafales verticales calibrées pour certaines vitesses de vol.
L'avion devra pouvoir les absorber sans dépasser le facteur de
charge limite. Les deux diagrammes superposés constituent le
diagramme combiné.
Le facteur de charge
limite, utilisé dans ces diagrammes correspond à la limite
élastique, donc sans déformation, que l'avion peut subir. Le
facteur de charge de rupture correspond à 1,5 fois le facteur de
charge limite.
Diagramme de
manœuvre :
Représenté en couleur
sur la figure 1, on en distingue deux parties, une en orange pour les
facteurs de charge (FC) positifs, l'autre en jaune pour les FC
négatifs. Notons qu'en vol stabilisé le FC vaut +1.
Le diagramme de manœuvre
(DM) est à l'intérieur de la figure géométrique dont les angles
sont notés 0,A,D,E,F,G. Le point E n'est pas le même (moins
exigeant) dans la catégorie N (normal) que pour les catégories
Utilitaire et Acrobatique. Les lignes 0A et 0G sont des arcs de
paraboles et représentent le vol à incidence max : en dehors
de ces lignes, l'avion décroche, il y a donc une impossibilité
physique de s'y trouver car le FC ne peut plus augmenter une fois que
l'avion a décroché. Les FC limites imposés sont décrits sur la
figure 2.
Pour la catégorie
normale et pour la masse maxi décollage du SPEEDJOJO, qui
n'est pas autorisé vrilles (incapable of spinning), le FC limite en
positif est fixé à +3,5.
Le FC maxi en négatif
vaut 3,5 x 0,4 = -1,4
Notons au passage que la
FAR 23 applicable aux avions plus récents impose les valeurs plus
restrictives de +3,8/-1,52
Je signale également à
ce stade que le manuel de vol du DR1050 donne les valeurs limites de
+4,1/-1,7 , ce qui nous procure une bonne marge par rapport aux
exigences de certification.
Vitesses caractéristiques du
diagramme de manœuvre :
Vs est la vitesse de décrochage
en lisse à FC=1.
Vp (design
maneuvering speed), parfois notée Va en France, est la
vitesse de manœuvre. C 'est la vitesse à laquelle l'avion décroche
pour le FC positif maxi choisi (mini +3,5) par le constructeur.
Dans notre cas, c'est
donc la vitesse à laquelle décroche le SPEEDJOJO au FC de +4,1.
C'est également la vitesse maximum à laquelle on doit pouvoir
mettre les commandes de vol en butée, sans brutalité.
Cette valeur est
présente dans le manuel de vol, mais également sur le Badin avec
une légère différence de valeur due à la valeur optimiste
affichée par ce dernier. Il y a donc une correction instrumentale
sur les arcs de couleur du Badin.
Vp = 170 km/h sur notre avion (Vi =
175).
Cette vitesse présente
donc un intérêt opérationnel certain, car si l'on vole en deçà
de Vp, le décrochage interviendra avant de casser l'avion en FC
positif, ce qui constitue « une protection » en cas de
vol en atmosphère très turbulente, dans la mesure où la rafale,
éventuellement horizontale, ne fait pas dépasser Vp.
Personnellement, dans ce
cas de figure qui arrive de temps en temps par chez nous avec le
Mistral qui génère de grosses turbulences orographiques, j'adopte
une vitesse de 150 km/h. Si l'avion décroche sous FC, l'événement
est de courte durée, et l'avion raccroche tout seul. J'évite, dans
ce cas, d'appliquer de grosses corrections au manche parfaitement
inutiles et même dangereuses pour la structure en cas de rafale
inverse pendant une correction. On parle d'oscillations induites par
le pilote qui peuvent mal finir, mais là je m'égare...
Vp = Vs.√n
avec Vs vitesse de décrochage en lisse et n le FC.
Pour
le Jojo, Vs à 780 kg = 84 km/h et n = 4,1
Vp
= 84.√4,1
= 170 km/h
Nous
retiendrons : Vp =
170 km/h
Vc et Vd sont des
vitesses qui sont plus liées au diagramme en rafale, j'en parlerai
plus loin.
Diagramme en rafales :
Le diagramme en rafale
(DR) se superpose au DM. Le législateur considère qu'un aéronef
doit pouvoir absorber une rafale verticale instantanée de 30 ft/s
(1800 ft/mn ou 9 m/s) à la vitesse Vc et 15 ft/s (900 ft/mn ou 4,5
m/s) à la vitesse Vd, en restant dans les limites structurales.
Vc et Vd sont au choix
du constructeur, mais doivent néanmoins satisfaire à certaines
contraintes que nous détaillerons.
Notons au passage que la
JAR23 est plus restrictive, les valeurs « calibrées » de
rafales sont passées respectivement à 50 et 25 ft/s.
L'avion étant en vol stabilisé avant
la survenue de la rafale, le FC de départ vaut 1.
Survient alors une rafale verticale
de vitesse Vr.
Le FC vaut n = portance/poids
On peut donc écrire :
n = ½.ρ.S.Cz.Vp²
/ (M.g) = K1. Cz.Vp²
avec K1 constante.
Or :
Cz = K2.α avec α = Arctg (Vr/Vp)
K2 constante = pente de portance.
il
vient : n = k.Vp².Arctg
(Vr/Vp)
k = K1.K2 constante.
pour
les petits angles, la tangente peut être assimilée à l'angle, on
peut donc simplifier en écrivant :
n
= k.Vp².Vr/Vp
= k.Vp.Vr
Le FC est
donc non seulement proportionnel à l'intensité de la rafale, mais
également proportionnel à la vitesse de vol, ce qui
correspond bien sûr à notre vécu de pilote, mais également à la
forme du digramme en rafale. En effet sur le DR, on constate que les
évolutions du FC en fonction de la vitesse sont bien des droites et
qu'une rafale d'intensité double produit un FC double également.
Notons au passage que le
FC est inversement proportionnel à la charge alaire (M.g/S), ce qui
rend les avions chargés au mètre carré plus confortables que les
autres.
Le régulateur, dans sa
grande sagesse, ne rentre pas dans le détail du calcul et fournit
une formule simplifiée :
Je dis simplifiée, mais
en fait pleines d'unités exotiques avec des fps (feet per second),
des psf (pound per square feet) et autres mph ! Beurk !
W/S correspond à la
charge alaire qui vaut 11,7 psf pour le jojo, nous sommes donc dans
le cas surligné en jaune.
K est le coefficient de
rafale. En unités S.I., il vaut dans le cas où W/S< 780 N/m² :
K = 0,189.(M.g/S)^¼
(exposant 0,25)
Kjojo =
0,189.(780x9,81/13,6)^¼
= 0,920
Après introduction des
coefficients de conversion adéquats, la formule du FC devient :
n = 1 +
K.U.V.m/(1,64.(W/S))
avec U valeur de la
rafale en m/s, V vitesse en m/s, m en Cz/radian, W (weight) en N et S
en m²
Dans
cette formule V prend :
- soit la valeur Vd avec une rafale U de 15 ft/s
m
est la pente de portance en Cz/Radian dont le calcul est décrit dans
le cadre jaune ci contre.
Vitesses
associées au diagramme en rafale :
Vc
vitesse de calcul (design air speed) :
Vc,
est la vitesse pour laquelle on calculera le FC correspondant à la
rafale maxi de 30 ft/s. Elle est au choix du concepteur avec une
valeur mini imposée par le régulateur.
La
valeur mini est de Vc = 38.(W/S)^½ en unités anglo-saxonnes, elle
devient en unités S.I. :
Vc
min = 2,45.(M.g/S)^½
Pour le Jojo elle est de 58,1 m/s
ou 209 km/h
Néanmoins, cette valeur ne
nécessite pas d'être supérieure à 0,9.Vh (Vh vitesse horizontale
plein gaz au niveau de la mer).
Le
texte du régulateur est un peu alambiqué, mais voilà comment je le
comprends. Une certaine Vc min est imposée pour contraindre le
concepteur à une certaine solidité, car comme on l'a vu, plus la
vitesse est importante et plus le FC en rafale est important, donc
plus l'avion doit être solide. Sans cette contrainte, le concepteur
pourrait choisir une Vc plus faible, mon contraignante pour le calcul
de la structure.
Cependant, on peut imaginer un
avion dont la motorisation permettrait à peine de voler à cette Vc
plein gaz au niveau de la mer. Comme dans la plupart des cas l'avion
vole bien au dessus de la mer, la vitesse indiquée sera alors
forcément plus faible, la vitesse vraie restant sensiblement la même
pour un avion non turbocompressé. Or, je rappelle que la Vc est une
vitesse indiquée. Au final, cela reviendrait à imposer des normes
structurales abusives ne correspondant pas au domaine d'utilisation
de l'avion. Le régulateur a donc fait une côte mal taillée en
imposant que cette valeur minimum décrite plus haut ne soit pas plus
grande que 0,9 fois la vitesse maxi au niveau de la mer.
Pour le jojo, le manuel de vol
original ne mentionne pas cette vitesse maxi au niveau de la mer,
mais si nous nous référons à nos mesures, on peut extrapoler une
vitesse à 230 km/h dans ces conditions. Or, 230 x 0,9 = 207 km/h
La
Vc mini pourrait donc prendre cette valeur de 207 km/h pour le calcul
du FC avec rafale de 30 ft/s.
Je
ne possède malheureusement pas le dossier de calcul du DR100 et donc
je ne connais pas la Vc choisie. Fort heureusement, le chapitre 3.740
intitulé « maximum structural cruising speed (Vno) »
indique que la vitesse maximum d'utilisation normale (début de l'arc
jaune) ne doit pas être supérieure à la Vc choisie. Sur notre
Jojo, la Vno est à 210 km/h, c'est donc vraisemblablement la Vc
choisie par le concepteur.
Nous
retiendrons : Vc =
Vno = 210 km/h (58,3 m/s)
A
cette vitesse, nous devons calculer le FC pour une rafale verticale
de 30 ft/s = 9,14 m/s.
n
= 1 + K.U.Vc.m/(1,64.(W/S)) = 1 +
0,92x9,14x58,3x4,322/(1,64.(7652/13,6)) = +3,30
Vd
(design dive speed) :
Cette vitesse n'a pas à être
explorée en conditions réelles, elle sert de base pour les calculs
de FC en rafale de 15 ft/s. Elle est au-delà de la Vne (never
exceed) qu'il ne faut jamais dépasser.
En
catégorie normale, Vd = 1,4 Vc min
Si
nous retenons Vc min = 207, il vient :
Vd
= 1,4 x 207 = 290 km/h, qui est la valeur minimum s'imposant au
concepteur.
Comme pour Vc, je ne connais pas
la Vd choisie par le concepteur, mais dans le chapitre 3.739
« never-exceed speed (Vne) » il est indiqué que la Vne
choisie ne doit pas excéder 0,9 Vd.
Or
la Vne du Jojo est de 260 km/h, ce qui nous donne une Vd min de
260/0,9 = 289 km/h.
Nous
retiendrons : Vd =
290 km/h (80,5 m/s)
A
cette vitesse, nous devons calculer le FC pour une rafale verticale
de 15 ft/s = 4,57 m/s.
n
= 1 + K.U.Vd.m/(1,64.(W/S)) = 1 +
0,92x4,57x80,5x4,322/(1,64.(7652/13,6)) = +2,58
Pour
finir, Vno doit respecter quelques conditions supplémentaires (chap
3.740) :
Vno < ou = Vc choisie :
vrai car Vno = Vc = 210 km/h
Vno < ou = 0,89 Vne :
vrai car 0,89 x 260 = 231 et 210 < 231
Vno > ou = Vc min :
vrai car 210 > 207
Diagramme
combiné du SPEEDJOJO :
Nous possédons maintenant tous
les éléments pour dessiner le diagramme combiné du Jojo que je
reproduis ci-dessous.
Analyse :
On
constate que le DR ne déborde pas du DM à l'exception de la partie
située entre E et F qui oblige le diagramme combiné à inclure le
point (290 km/h / - 0,58) alors que le DM relie directement E à F.
Le DR est donc peu pénalisant pour le calcul de structure, ce qui ne
serait pas le cas si l'on avait dû le certifier JAR 23. En effet,
les rafales imposées ont pris de la vigueur dans la JAR 23 avec
respectivement 50 ft/s et 25 ft/s à Vc et Vd. Le point C se
décalerait à n = +4,29 et son symétrique à n = -2,29. Les FC à
Vd passeraient à + 3,63 et – 1,63.
Mais gardons nous de tirer des
conclusions hâtives quant aux conditions déterminantes, c'est à
dire les lieux du diagramme qui vont stresser le plus la voilure,
puisque c'est ce qui nous intéresse.
Et
maintenant ?
Je
vous propose dans la prochaine partie, d'utiliser l'outil de calcul
intitulé « feuilles de calcul JOJO 1 et 2 » et de
promener le JOJO 1 dans les différents recoins du diagramme combiné
et de noter à chaque fois la répartition et la valeur des
contraintes de cisaillement et de moments fléchissants de toutes les
stations de l'aile. Ainsi, nous serons en mesure de déterminer les
conditions de vol les plus sévères pour la structure et vous
constaterez que le résultat n'a rien d'évident, a priori.
Merci de votre attention.
Version pdf: ici
13 décembre:
Comme on ne peut pas rester éternellement dans la théorie, nous sommes partis avec le père hier pour une bonne journée montagne et nous ressourcer en profitant d'un bon créneau météo sans trop de vent.
D'abord, donner à boire à la bête.
Sans perdre une goutte.
Un bon flux d'ouest était établi en altitude sans conséquences sur les altisurfaces visitées.
Super lumière au départ, puis apparition d'un ciel voilé en altitude à l'approche des Hautes Alpes.
Comme d'hab, on s'est refait la main en premier sur Clamensane,
puis Colombe d'Eyguians,
Grand Terrus,
après un petit survol de Naussage qui devrait ré-ouvrir d'après nos infos.
Bonne séance d'entrainement à Faucon, pas trop sensible aux nuisances sonores,
puis L'Escoulin
et Col de Bacchus, une première pour moi.
Ensuite, cap à l'Est à travers le Vercors avec le Mont Aiguille,
puis Mens
et une petite visite à Notre Dame de La Salette
et son altisurface enneigée
avant d'aller déjeuner à Gap.
A notre retour, nous avons fait une petite visite à notre voisin de hangar.
Sur ces deux warbirds de la même guerre, c'est aussi en regardant dans le détail qu'on mesure les progrès considérables accomplis en une poignée d'années. Alors que le Hurricane fait vraiment rustique, notamment au niveau des états de surface (on dirait que l'intrados des ailes est écrit en braille tellement il y a de rivets apparents !) et du radiateur, tout est lisse et merveilleusement optimisé sur le Fury, à commencer par le circuit de refroidissement bien pensé qui réduit au minimum la trainée de refroidissement. A comparer avec la grosse gamelle de l'authentique vétéran de la bataille d'Angleterre. Les deux se retrouvent sur un point, ils pissent pratiquement autant de liquide sur le parking !
17 décembre:
Pour les fêtes, et dans la continuité des précédentes, je vous propose la mise en ligne de quelques vidéos courtes des terrains que nous visitons dans le sud des Alpes.
Aujourd'hui, Bellegarde en Diois, dans la Drôme:
19 décembre:
Aujourd'hui, Colombe d'Eyguians...
et une vue plus touristique et spirituelle de ND de La Salette, le 12 de ce mois, impraticable en ce moment.
Pardon pour le blasphème.
21 décembre:
Dans trois jours c'est Noël !
Sécurité des vols:
Avec l'autorisation de l'intéressé, je reproduis ci-dessous l'échange épistolaire que j'ai eu avec Alain, mon ancien instructeur montagne, concernant la sécurité des vols en montagne. Ça devrait interpeler quelques autres pilotes, comme je l'ai été moi-même à la suite de sa dernière aventure...
D'Alain:
Salut Fred
Version pdf: ici
13 décembre:
Comme on ne peut pas rester éternellement dans la théorie, nous sommes partis avec le père hier pour une bonne journée montagne et nous ressourcer en profitant d'un bon créneau météo sans trop de vent.
D'abord, donner à boire à la bête.
Sans perdre une goutte.
Un bon flux d'ouest était établi en altitude sans conséquences sur les altisurfaces visitées.
Super lumière au départ, puis apparition d'un ciel voilé en altitude à l'approche des Hautes Alpes.
Comme d'hab, on s'est refait la main en premier sur Clamensane,
puis Colombe d'Eyguians,
Grand Terrus,
après un petit survol de Naussage qui devrait ré-ouvrir d'après nos infos.
Bonne séance d'entrainement à Faucon, pas trop sensible aux nuisances sonores,
puis L'Escoulin
et Col de Bacchus, une première pour moi.
Ensuite, cap à l'Est à travers le Vercors avec le Mont Aiguille,
puis Mens
et une petite visite à Notre Dame de La Salette
et son altisurface enneigée
avant d'aller déjeuner à Gap.
A notre retour, nous avons fait une petite visite à notre voisin de hangar.
Sur ces deux warbirds de la même guerre, c'est aussi en regardant dans le détail qu'on mesure les progrès considérables accomplis en une poignée d'années. Alors que le Hurricane fait vraiment rustique, notamment au niveau des états de surface (on dirait que l'intrados des ailes est écrit en braille tellement il y a de rivets apparents !) et du radiateur, tout est lisse et merveilleusement optimisé sur le Fury, à commencer par le circuit de refroidissement bien pensé qui réduit au minimum la trainée de refroidissement. A comparer avec la grosse gamelle de l'authentique vétéran de la bataille d'Angleterre. Les deux se retrouvent sur un point, ils pissent pratiquement autant de liquide sur le parking !
17 décembre:
Pour les fêtes, et dans la continuité des précédentes, je vous propose la mise en ligne de quelques vidéos courtes des terrains que nous visitons dans le sud des Alpes.
Aujourd'hui, Bellegarde en Diois, dans la Drôme:
19 décembre:
Aujourd'hui, Colombe d'Eyguians...
et une vue plus touristique et spirituelle de ND de La Salette, le 12 de ce mois, impraticable en ce moment.
Pardon pour le blasphème.
21 décembre:
Dans trois jours c'est Noël !
Sécurité des vols:
Avec l'autorisation de l'intéressé, je reproduis ci-dessous l'échange épistolaire que j'ai eu avec Alain, mon ancien instructeur montagne, concernant la sécurité des vols en montagne. Ça devrait interpeler quelques autres pilotes, comme je l'ai été moi-même à la suite de sa dernière aventure...
D'Alain:
Salut Fred
Merci pour tes vidéos elles sont super. Je
suis content de voir que tu es maintenant dans le haut du panier
"montagnesque" . C'est maintenant qu'il faut redoubler de prudence car
avec l'aisance les risques semblent moindres et on a tendance à reculer
les limites . As tu su que je m'étais mis sur le dos à Clamensane avec
un mousquetaire? Mon élève a pris peur à la cassure de pente et s'est
jeté sur les freins ; d'où blocage des roues, Pylône et passage dos.
Zéro blessure.
Bonnes fêtes de fin d'année et continue à m'envoyer tes vidéos.
Amitiés
Alain
De moi:
Salut Alain,
J'ai bien identifié le risque dont tu
parles avec des petites chaleurs qui sont autant de mises en garde.
Bref, j'essaye de pas trop faire le con. Pas casser le jouet!
Non je ne savais pas pour ta mise dos. Doit pas être facile de s'extraire ensuite.
C'est pas de la routine pour toi, mais t'en es à combien d'accidents déjà ? :)
Papa m'a dit qu'il t'avait rencontré avec Jean Claude au looping à Gap. Alors comme ça Naussage devrait rouvrir ?
Au plaisir de te croiser sur nos terrains de jeu et encore merci de m'avoir ouverte cette porte du bonheur (pas moins).
Amitiés
Fred
D'Alain:
Re Salut Fred,
Je profites que tu aies parlé de
s'extraire de l'avion après la mise dos. Ce qui nous a permis de sortir
indemnes, compte tenu de la faible vitesse du déroulement de la scène,
ce sont 2 choses importantes:
1) le mousquetaire dispose
derrière les places arrières d'un arceau en bois très solide qui reprend
la partie haute du fuselage arrière. Cet arceau n'a pas cédé et nous a
"aménagé" un espace suffisant entre le sol et les bords du fuselage
partie habitacle, pour pouvoir extraire nos corpulences moyennes la
verrière étant complètement écrasée.
2) le système de
ceintures à 4 points (dont 2 bretelles) que nous avions bien serrées
comme à l'habitude. En effet les bretelles ont joué le rôle de
l'amortisseur car j'ai parfaitement senti l'effet élastique (ce qui nous
a empêché de trop fortement taper la tête sur le sol, lui même assez
souple). Quand j'ai débouclé (facilement) les ceintures je suis tombé
d'une hauteur d'environ 10cm sur le sol, ce qui veut dire que les
ceintures m'avaient remonté vers le dossier du siège. Le point d'ancrage
des bretelles choisi sur le caisson des sièges arrières (entre les
jambes des pax arrières) a permis à ces dernières d'empêcher que les
dossiers des sièges avant basculent vers l'avant.
Sans
ces 2 éléments il aurait été impossible de sortir car il faut une
intervention extérieure avec de gros moyens pour pouvoir soulever
l'avion par l'arrière (car tu ne peux pas soulever par les côtés car
l'aile opposée étant très près du sol t'en empêche).
Nous
avons eu beaucoup de chance d'avoir été protégés par ces 2 choses. De
plus l'avion n'a pas pris feu (si ça avait été le cas nous aurions pu
tout de même évacuer).
Nous avions encore
environ 140 litres de carburant (75AV et 65AR) et l'essence commençait à
couler un peu partout. J'ai donné l'ordre d'évacuer immédiatement en
interdisant toute manœuvre de fermeture de réservoir et de coupure de la
batterie (volontairement et contrairement aux idées reçues, pour éviter
tout étincelle génératrice d'incendie due à la coupure de
l'interrupteur ) car j'ai pensé que si le feu venait à prendre ou si une
explosion devait se produire, il valait mieux être rapidement le plus
loin possible.
Nous nous somme éloignés à bonne distance et
nous avons attendu que tout se calme (température du moteur, évacuation
des vapeurs par le vent) pour fermer l'essence (dont l'action n'a rien
arrêté car le circuit était crevé) et couper le contact batterie (mais
là nous étions dehors avec une bonne échappatoire si besoin).
J'ai
revolé depuis en Mouss et en JoJo. Ma réflexion (en dehors des causes
de l'accident dues à l'équipage c'est à dire insuffisance de briefing
sur la répartition des tâches au cours duquel j'aurais dû signifier que
l'utilisation des freins m'était impérativement réservée) est la
suivante : Le JOJO a un point faible (la verrière) . Il faut faut
absolument installer un arceau de sécurité pour éviter l'écrasement du
pilote (danger de mort par rupture de la colonne cervicale) quelques
Kilos supplémentaires peuvent sauver la vie. Même si l'équipage est
indemne, il sera bloqué dans l'habitacle et ne pourra en sortir que par
aide extérieure (et si incendie danger de mort par le feu).
Le harnais 4 points est impératif et doit être complètement utilisé et
serré sans laisser de jeu entre le corps et les ceintures.
Il
serait opportun d'avoir à portée de main un "marteau-hache" pour
défoncer les parois de l'habitacle en cas de besoin et un extincteur
adapté.
J'ai envisagé aussi le port d'un casque léger type cycliste mais problème de compatibilité avec le casque radio.
Et aussi faire un bon briefing sur la répartition des tâches même si les personnes embarquées ne sont pas l'équipage.
C'est
le 2ième d'accident que j'ai eu d'ailleurs avec le même avion (et
j'estime que ça suffit) et ce n'est bien sûr pas la faute de l'avion. Le
premier s'est passé en 2010 à La Salette (sortie de piste par la gauche
après le toucher, l'aile droite s'est soudainement et fortement soulevée
très probablement en raison d'une "rafale thermique" car bien que
l'aérologie ait été calme, les thermiques commençaient à naître, il
était 11h45 locales le 26 juin).
Voilà j'ai
fait un peu le tour de mes avatars; si ça peut t'interpeler je n'aurais
pas perdu mon temps. La montagne est super mais les risques sont bel et
bien présents, et l'école de pilotage en montagne est je pense la plus
difficile qui soit.
A un de ces quatre
Amitiés
Alain
Photo sur internet sans rapport avec l'évènement rapporté.
De moi:
Merci Alain pour ce témoignage détaillé qui m'interpelle beaucoup.
C'est tellement bien que j'aimerai publier ta lettre dans notre blog, car je sais que nous sommes
lu par d'autres montagnards, et ton témoignage invite à se poser des
questions personnelles dans le registre "et si ça m'était arrivé à moi"
ou "de quels équipements de secours dispose t-on pour faire face à une
mise dos en Jodel ?"
Un collègue m'a aussi raconté il y a
quelques années une évacuation d'un Jodel dans les mêmes conditions avec
l'essence qui pissait partout. Il avait aussi identifié l'absence d'un
outil type marteau-hache comme très pénalisant. Il n'avait dû son salut
qu'à son physique mince et souple et à un concours de circonstances
favorables. Il m'avait recommandé de munir le jojo d'un tel outil. Le
temps a passé sans que je ne fasse rien et puis dans notre chasse au
poids...
Le problème est de définir, en fonction du type
d'activité, quels sont les risques acceptables, ceux qui ne le sont pas,
et les moyens pour y faire face. Dans le cadre de l'activité montagne,
le risque d'accident est nettement plus important (a fortiori en
instruction) qu'en plaine et le kit "crash" devrait donc au minimum
contenir un extincteur (que nous avons) et une hache accessibles. J'y ajouterai même un cutter professionnel à lame épaisse (pour ne pas qu'elle casse) pour se libérer d'une ceinture bloquée.
Dis moi si je peux te publier.
Amities
Fred
D'Alain:
Bonjour Fred,
Je ne vois aucun inconvénient à ce que
tu diffuses ce témoignage, au contraire il pourrait être utile aux
pilotes n'ayant jamais envisagé ce cas de figure et pour qui l'accident
n'arrive qu'aux autres. Ce pourrait être aussi une incitation à
embarquer comme tu le dis un "kit crash" dont la vocation est de ne
jamais avoir à s'en servir.....sauf le jour où.....!
Amitiés
22 décembre:
Vidéo du Grand Terrus en ligne. Une belle approche forte pente à cause du relief en finale, et souvent la petite dégueulante en très courte. On peut aussi la faire en semi-directe main droite en suivant la route pour limiter la pente, mais la piste apparait alors assez tardivement avec un risque de confusion avec les champs d'à coté. Rigolez pas, cette confusion nous est arrivé avec à la clé un piquet de clôture qui nous a déchiré l'intrados de l'extrémité de l'aile gauche.
28 décembre:
Dogfight à Valberg, les preuves !
31 décembre:
Dernière vidéo de l'année, mais pas des moindres, atterrissage à l'Escoulin.
22 décembre:
Vidéo du Grand Terrus en ligne. Une belle approche forte pente à cause du relief en finale, et souvent la petite dégueulante en très courte. On peut aussi la faire en semi-directe main droite en suivant la route pour limiter la pente, mais la piste apparait alors assez tardivement avec un risque de confusion avec les champs d'à coté. Rigolez pas, cette confusion nous est arrivé avec à la clé un piquet de clôture qui nous a déchiré l'intrados de l'extrémité de l'aile gauche.
28 décembre:
Dogfight à Valberg, les preuves !
31 décembre:
Dernière vidéo de l'année, mais pas des moindres, atterrissage à l'Escoulin.
Bonsoir,
RépondreSupprimerJoyeux Noël et meilleurs vœux aux passionnés que vous êtes !!!!
jpb
Merci merci, à vous également.
SupprimerBonjour
SupprimerAmusant le jeu sur Valberg !
il paraît, qu'il y a quelques années la piste de Valberg, non terminée, fut inaugurée avant l'heure par votre papa ! On raconte que la piste était trés courte, fermée par des talus et que des arbres non encore coupés auraient pu entraîner un décollage périlleux ! Heureusement tout c'est bien passé avec cependant une grosse frayeur pour la charmante passagère du jour et ensuite un avertissement de la DGAC.Quelle anecdote !
Après vérification, il s'avère que ces faits anciens sont authentiques, et l’intéressé le regrette. Dans un soucis de transparence, je laisse ce commentaire sur le blog, mais je regrette qu'il soit anonyme. Mon père en salue "l'humour" parce qu'il ne se connait pas d'ennemis, mais je ne peux m’empêcher de penser qu'il est malveillant, n'en connaissant pas la source...
SupprimerBonjour
RépondreSupprimerJe viens de lire votre dernier commentaire : je ne trouve pas que ce qui est écrit le 30/12 soit malveillant !
Celà ne semble qu'être un petit événement sans gravité qui a été relaté !
Je vous présente des meilleurs voeux pour 2015
Un fan en attente de la suite sur les ailerons