Juillet 2015 - Carène de pot et 129 kt

1er Juillet:
De Papa:
Ci joints quelques photos des carènes de support de pot.
La forme un peu bizarre tente d'approcher au mieux le forme elliptique du pot.
A cause de ça, il n'était pas possible d'enfiler la carène en position.
Elle est donc en 2 parties, une basse et une haute qui se monte après.
Ce sont de simples tôles alu 5/10 mise en forme au bord d'attaque, qui prennent naturellement la bonne forme en les pinçant au bdf (petit repli visible).
Pas prévu de fixation supplémentaire pour l'instant. Je compte sur l’élasticité pour tenir en place....
 






La couille, le retour:
 Je n'ai pas chaumé de mon coté non plus, voici mon enveloppe de refroidissement de la bâche d'huile, brute de démoulage. Je suis très moyennement satisfait du résultat, ayant eu quelques petits problèmes de protection de mon moule en mousse. La résine polyester a quand même diffusé à travers la protection en scotch d'emballage et a attaqué le moule pendant le séchage. 


 Donc c'est pas très joli, mais c'est récupérable, les cotes principales sont respectées. Le tissu utilisé est un mélange de fibre aramide et de carbone en 350 gr/m2, 1 couche. Du coup, l'ensemble est très souple, je ne lui demande pas de rigidité particulière, au contraire, ça me permettra de l'enfiler sur la couille plus facilement. Là je pars à Atlanta demain, mais à mon retour je fignolerai l'étanchéité totale avec quelques petits renforts ici et là plus un recouvrement global en tissus de verre fin pour la finition. Viendra ensuite le temps de l'essayage in situ. 
 Papa est au hangar aujourd'hui, il va mettre en place ses petits carénages de support de silencieux et travailler sur le cône arrière sensé caréner le silencieux lui-même.


 De Papa:
 Je suis allé au four cet aprem. Je veux dire au hangar...
 Voila ce que ça donne.

 Aucune vis. Peut être que tout va foutre le camp des que le moteur tourne ! j'en mettrai si besoin.
 J'ai essayé de former le cône arrière de pot sur place, mais ça ne marche pas. Je vais donc devoir faire une forme. je pense que de la mousse assez dense fera l'affaire.
 J'ai repositionné la palette de décrochage.
 A essayer, tout ça...


8 juillet:
Mercredi hangar:
 Punaise, qu'il faisait chaud !
Papa a installé le cône de queue du silencieux, pas vilain. Reste a faire la partie avant, pas la plus simple...



 Pendant ce temps j'installais mon dispositif de sortie d'air cabine. C'est une demie ellipse en fibre de verre, raidie au centre par une épaisseur de mousse et un contre tissu en carbone. J'ai aussi réalisé un ressort en fibre de verre pour maintenir le clapet fermé et bien plaqué.
 Je fais en ce moment un petit compas en alu pour maintenir la sortie en position ouverture, non visible ici car pas fini. J'ai mis un bloc de mousse provisoire pour tenir la sortie ouverte.
 



 Tout tombe bien, aucun problème, et ça plaque bien en fermeture. La difficulté, c'était le design du ressort (par approximations successives) pour qu'il se déforme de manière à ce que le bord avant du volet soit au même endroit que sont axe de rotation, pour éviter qu'il se soulève à l'avant, ou qu'il frotte sur le fuselage.

 Puis essayage de l'enveloppe de la couille, pas facile à enfiler, mais ça tombe pas mal pour un premier jet.
 Malheureusement, il y a une interférence de la trompette avec le capot du bas. Il faut que je la déplace vers l'arrière. J'ai également confirmé la nécessité de placer des pions à l'intérieur pour assurer une épaisseur constante de circulation de l'air.

 Dernière chose de la journée, on a décidé de placer une prise d'air extérieure additionnelle sur le haut du pare brise, on était bien motivés compte tenu du cagnard actuel. Vu la taille importante de la prise, on s'est dit qu'une suffirait, et qu'elle pouvait envoyer de l'air frais jusqu'aux places arrières.
 Papa a fabriqué un petit outillage avec une fraise qu'il fait tourner autour d'un axe central dans un trou préalablement percé.
 



 Ça marche bien, un dernier petit coup de papier de verre et hop c'était fini. J'ai juste oublié de faire une photo finale.

 Demain je vais à St Yan avec le jojo chercher Julien qui fini son stage d'une semaine à Inter-action de conception aéro. Je retrouverai Matthieu Barreau et sa bande qui m'ont invité à passer la soirée et le lendemain avec eux. Un bon discutage de coups en perspective.
 
 Je viens d'apprendre la disparition de Jean Délemontez et j'en suis bien triste. Nous sommes tous un peu orphelins. Ce qui est sûr, c'est que les Jojos lui survivront encore longtemps et resteront les témoins de ce concepteur génial.
 Adieu Jean, longue vie aux Jojos !
 

12 juillet:
Visite au stage d'Inter-action:
  Jeudi dernier j'ai donc mis le cap sur St Yan, la Mecque des pilote de ligne français, où j'ai fait 2 stages dans le passé. Un premier en 89 comme élève officier mécanicien navigant et un second en 93 lors de ma FPC de reconversion pilote sur King Air 200. J'y ai reconnu Guy Desserprit, ancien mécanicien navigant qui était déjà là à l'époque et qui s'occupe entre autres du musée sur place. Environ 8000 futurs navigants sont passés ici. Signe des temps, les stagiaires actuels de l'ENAC sont chinois!

 Inter-action a donc organisé son stage de
conception aéro dans les locaux mis à disposition par l'ENAC.
2 heures de vol et 50 litres de carburant consommés plus loin, j'atterrissais à LFLN.
 
 
 Accueil chaleureux et ambiance décontractée à l'arrivée.
 Visite guidée du Nord 262 exposé en extérieur et du musée.





 On a ensuite visité les hangars qui foisonnent de pièces rares.
 Ci-dessous une bande d'espions soviétiques tentant de percer les secrets du SPEEDJOJO.

    
 Discutages jusque tard dans la nuit avec notre hôte, Matthieu Barreau.


 Notre hébergement au centre équestre.

 Franck Marodon remet les diplômes aux stagiaires le dernier jour. Moment solennel.



 J'ai pu rencontrer Michael Offerlin, fondateur d'Inter-action, mon idole depuis que j'ai découvert ses écrits avec son compère Ewald Hunsinger dans la revue Experimental, c'était pendant mon service militaire en 86!


15 juillet:
 Julien est parti hier à Sisteron en Jojo, c'est son premier vol en solo sur le SPEEDJOJO, un peu de pression, mais pas trop. Pré-vol minutieuse, lot de bord vérifié, bagages bien rangés.
Après 35 mn de vol nous recevions un sms de bonne arrivée au grand soulagement de sa mère.
 Il revient vendredi soir, faudrait pas qu'il s'imagine qu'il peut garder l'avion comme ça pendant longtemps, on a du boulot dessus nous!



20 juillet:
 Petit aller retour hier soir pour ramener Julien sur son lieu de stage à Sisteron. Le vieux est remisé à l'arrière sur le siège passager. Et dire que quand il étaient petits et que nous partions en vacances, ils se battaient à l'arrière ce qui rendait leur mère hystérique !






De Thierry (Peuzin du nord):
 Hier après midi, dans la chaleur et le calme de la France endormie, la vallée du Grésivaudan a subie une nouvelle attaque de rouleaux de Papier Cul .
​La chasse du Versoud a été envoyée pour les neutraliser, et après un combat tournoyant de haute intensité, nous avons gagné.
Touché à de nombreuses reprises , il subsiste sur le SkyRanger des traces du combat, mais le pilote a réussi à le ramener à sa base sans souci.

    


De Matthieu Barreau:

 Photos et commentaires du stage d'Inter-Action à St Yan (lien ci dessous), avec quelques images du SPEEDJOJO et de son équipage !
 


 http://iaactualites.blogspot.fr/2015/07/stage-inter-action-2015-promotion.html


27 juillet:
 Je viens de mettre la vidéo de l'Envolée 2015 en ligne. Mine de rien c'est du boulot, sans compter les problèmes de droits d'auteurs pour la musique, un vrai parcours du combattant. Enfin, ça m'a occupé en escale. Bref, bon visionnage !

https://youtu.be/qXH0DPou0-A
  

30 juillet:
 On a fait une journée bricolage sur l'avion hier:
 Démontage de l'hélice pour enlever la couronne de l'ancien compte tour maintenant inutile, environ 250g en moins, puis augmentation du pas hélice qui passe de 2,8 à 2,5 sur le vernier de notre Ratier 2446. Sur la photo, l'ancien réglage. Il faut être très précis lors du serrage et normalement s'y reprendre à plusieurs fois. Hier, on a eu de la chance, c'était bon du premier coup.
 
  Comme l'hélice a été démontée, on en a profité pour changer la joint spi de notre moteur pour tenter de venir à bout de notre fuite chronique. Ça, c'est une véritable galère, à effectuer à 4 mains pour mettre le ressort dans la gorge du joint juste avant de le pousser en place à la colle néoprène.

 En parallèle, j'ai poursuivi le polishage des bords d'attaque des ailes. C'est long, je n'ai pas fini et après je compte lustrer avec ... du produit de lustrage bien entendu.



  
 J'ai également remonté le circuit d'air chaud cabine, en rouge sur la photo précédente, compte tenu du fait que nous avons maintenant une ventilation cabine satisfaisante en haut du pare brise. 
 Pas le temps de faire un vol d'essai hier, et puis on aime pas bien faire ça avec une contrainte temporelle, c'est pas safe. Vol reporté à ce matin. On a passé un bon quart d'heure à nettoyer minutieusement l'avion, puis un petit coup de please sur les ailes pour la glisse car je voulais faire une mesure de perfos avec notre avion tout propre et son nouveau calage hélice.
 


  Décollage donc ce matin à 650 kg, 2370 tpm plein gaz au début du décollage, comme d'habitude, puis 2430 tpm à Vi 150 km/h, donc pas ou peu d'effet du nouveau calage, il est vrai peu différent de l'ancien. On progresse plus par petites touches pour affiner les réglages. On part ensuite sur la mer en face de Fréjus, mais le vent d'ouest nous amène les turbulences du massif des Maures. On recherche donc un endroit beaucoup plus calme sur terrain plat à l'Est de Draguignan. Papa stabilise à Zp 1700 ft, 2750 tpm à la pendule moteur (manette non à fond), 26°C de tempé et on obtient un badin bien stable à 226 km/h pendant 1 mn. Après, il est temps de faire demi-tour pour ne pas rentrer dans les zones du Luc.
 De retour à la maison, je calcule précisément la vitesse vraie, correction d'altitude +2,8%, de température +2,9% soit 238,8 km/h ou encore 129 kt !
 Record du SPEEDJOJO (qui porte décidément bien son nom) battu ! Le dernier à 128 kt date du 19 janvier 2012. Puis les perfos s’étaient dégradées après l'installation du silencieux Chabord avec sa grosse trainée externe que l'on a presque fini de traiter (manque plus que le cône avant).
 Donc on est super contents, malheureusement l'huile n'a pas disparu du capot avant et réapparait en fines coulures sur la lèvre gauche. Ça fait 2 fois qu'on change ce maudit joint spi sans succès, on a donc décidé de s'attaquer au problème en abaissant la pression dans le carter moteur en mettant celui-ci en dépression au niveau du reniflard par un dispositif aérodynamique "adéquat" qui reste à définir.
  Coté ventilation du bord, après remontage du circuit hier, toujours un petit débit d'air brulant qui passe, peu gênant grâce à la nouvelle entrée sur le pare brise, mais non satisfaisant. On a un plan B pour traiter ce problème, mais c'est encore du boulot. Le problème semble lié à l'augmentation sensible de la pression d'air sous les capots après suppression des fuites et à la géométrie de la boite de mélange. Le système est fait pour que même en position fermée pour la cabine il existe quand même un débit d'air dans l'échangeur sur le pot d'échappement, air qui est normalement rejeté en bas du capot moteur mais à l'intérieur, pour éviter que la température de cet air n’atteigne des températures très importantes de l'ordre de celle du pot lui même. Or cet orifice de sortie baigne maintenant dans un environnement où la pression est plus importante limitant ainsi son fonctionnement. Les fuites interne de la boite de mélange, bien que très faibles autorisent donc un peu de cet air brulant à passer en cabine. La solution consiste donc à déporter cet orifice de sortie à l'extérieur de l'avion, par un tuyau et ainsi abaisser la pression en sortie.



 

5 commentaires:

  1. Les membres actifs de l'association INTER ACTION étaient ravis d'avoir la visite du célèbre Speed Jojo. Au même moment on apprenait la disparition de M. Delemontez!
    Quelle vie quand même pour ce créateur a l'origine d'avions économiques et performants.
    Le speedjojo en est une belle illustration.
    Vive l'expérimentation !

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  2. bonjour
    Juste une petite remarque : quel dommage que le grand papa n'ai pu lui aussi rencontrer les membres de l'association INTER-ACTION car il est quand même trés investi dans l'aventure Speedjojo !
    Nul doute qu'il fasse un jour un passage par St Yan !! cdlt

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  3. Bonjour,

    Félicitation pour votre nouveau record !
    Je suis avec attention vos progrès depuis quelques années et vraiment je trouve votre démarche hyper intéressante.
    Juste une question en passant d'histoire de lancer une discussion : avez-vous déjà évalué le gain potentiel qu'il y aurait à supprimer le tube venturi sous l'avion ? Je pense qu'il peut y avoir quelques centaines de grammes et points de Cx à gratter. Le remplacement de l'ensemble venturi+horizon + directionnel par un petit EFIS me paraîtrait avantageux en première analyse.
    Bonne continuation et j'espère avoir le plaisir de vous croiser sur un terrain ou une altisurface de préférence.

    Guillaume

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    1. Bonjour Guillaume,
      C'est un thème que nous avons déjà évoqué, mais vous avez raison d'en reparler. Évalué le gain ? non, mais on sait que ça va dans le bon sens. Nous avions installé une pompe à vide pour remplacer le venturi afin de diminuer la trainée, puis nous nous sommes ravisés en apprenant que ladite pompe prélevait sur l'axe moteur environ 400W, environ 1/2 cheval ! La solution la meilleure est bien sûr celle que vous évoquez, des instruments électriques qui consomment presque rien. Alors pourquoi on traine ? Cela nous conduit à modifier profondément l'architecture actuelle de notre avion, d'abord refaire un tableau et mettre à la casse notre pilote auto qui reçoit ses infos d'attitude de notre horizon et le cap du directionnel, tous deux pneumatiques. Papa avait conçu son PA pour fonctionner avec ces 2 instruments. Bon maintenant, un pilote auto pour un avion de montagne, bof, mais Papa y tient un peu. Après, il va falloir passer à la VHF 8,33, puis le transpondeur mode S. Ça fait beaucoup de sous au total, alors on prend un peu notre temps pour imaginer un tableau complet pour tout faire d'un coup, que le tableau soit cohérent, pas constitué de strates successives désordonnées. On aimerait bien un écran de nav, mais on est pas très chaud pour remplacer les aiguilles quand même plus lisibles au final. Bref, je ne suis pas un intégriste du glass cockpit, seulement là où il y a une vraie plus value. Il faut aussi gérer la place sur le tableau, et celui du DR1050 n'est pas très grand et doit quand même accueillir nos instruments de mesure pour nos manip. Pas simple au final.
      Cordialement.

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  4. Merci pour la présentation du Speedjojo à LFLN. C'est super intéressant de voir toutes les pistes explorées pour en améliorer l'aérodynamique. (Je n'aurais jamais imaginé me faire traiter d'espion soviétique. Cela m'a bien fait rire).
    Bons vols,

    Armand
    Stagiaire I-A 2015

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